• "Explications et interdictions des interêts et tout ce qui s'y rapporte"

    Louange à Allah, nous Le glorifions, nous Lui demandons Son aide et implorons Son pardon. Nous croyons en Lui, et en Lui nous plaçons notre confiance.

     

    Nous cherchons protection auprès de Lui contre tout mal venant de nous-mêmes, et contre les méfaits de nos mauvaises actions.

     

    Celui qu’Allah guide, personne ne peut l'égarer, et celui que Dieu égare personne ne peut le guider.

     

    J'atteste qu'il n'y a de divinité que Allah, Le Seul et Unique méritant d'être adoré, c'est Lui « qui te voit quand tu te lèves, et (voit) tes gestes parmi ceux qui se prosternent. C'est Lui vraiment, l'Audient, l'Omniscient. » (Sourate As Shuaraa verset 218 à 220)

     

    J'atteste que Mouhammad est le Prophète d’Allah et Son serviteur, le modèle parfait envoyé aux hommes et aux génies. J'atteste qu'il est bien le meilleur des adorateurs, ainsi que le guide des pieux. Que les prières d’Allah et Ses bénédictions soient sur lui, ainsi que sur les membres de sa famille les purifiés, ses compagnons les prosternés, et tous ceux qui l'auront suivi jusqu'au Jour Dernier.

     

    Allah a dit :

    « Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse,et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Dieu au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Dieu vous observe parfaitement. »(Sourata An Nissa verset 1)

     

    Allah a dit :

    « Ô les croyants! Craignez Dieu comme Il doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine soumission. » (Sourate Al Imran verset 102)

     

    Allah a dit :

    « Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu et parlez avec droiture afin qu'Il améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à Dieu et à Son messager obtient certes une grande réussite. » (Sourate Al Ahzab verset 70 à 71)

     

    La parole la plus véridique est celle de Dieu, la meilleure guidée est la guidée de Mouhammad (sallaAllah a3leyhi wa salam), les pires des choses sont les nouveautés (dans la religion), toute nouveauté (dans la religion) est une innovation, toute innovation est un égarement,et tous les égarements mènent au Feu.

     

     

     

    Qu’est-ce que l’usure (riba)?

    L'usure désigne l'intérêt d'un prêt au taux abusif.

    En clair, on parle de « taux d’usure » qui engendre un intérêt.

    Le taux d’usure permet d’enrichir le prêté, selon ce taux, par rapport à ce que le préteur a emprunté.

     

    En fonction de la valeur de ce bien, de ce taux d’usure, et du temps impartit pour le remboursement de la valeur de ce bien, cela génère un intérêt.

     

     

    Qu’est ce que l’intérêt ?

    C’est la rémunération du prêt qui est proportionnel au capital et au temps impartit pour le remboursement.

     - Pour le préteur :

    C’est le prix de la renonciation temporaire à une consommation

    En clair, il renonce à cette partie d’argent ou à ce bien pour le prêter au préteur, mais en contrepartie de ce préjudice, il est rémunéré.

     

    - Pour l’emprunteur :

                C’est un coût correspondant à une consommation anticipé.

                En clair, l’emprunteur doit compenser le préjudice à son préteur.

     

    Dans le cas d’une banque, dans un compte rémunéré (Exemple : Livret A), l’emprunteur est la banque, et le préteur est la personne titulaire du compte.

     

     

     

    Quel est le statut de l’intérêt en islam ?

    Selon les savants, il existe 3 types d’intérêts :

     

    Il y communément l’intérêt « ribâ » (cité ci-dessus), appelé « ribâ an nassî'ah » ou « ribâ al qouroûdh », est le plus répandu dans le monde de nos jours.

     En vertu de ce principe :

    -         le crédit à intérêt, même à taux minime, que ce soit des crédits à long terme ou sous forme d'escompte (rachat d'effets de commerce avec marge bénéficiaire) est totalement interdit.

    -         le prêt à intérêt (crédit) est également interdit, quelque soit le taux et la durée.

     

     

    Il y a ensuite le surplus concret perçu lors d'un échange direct entre certains types de biens de même nature (or, argent, monnaie, certains types d'aliments...). Ce type de « ribâ » est connu sous le nom de « ribâ al fadhl » ou « ribâ al bouyoû' ».

     

    Et puis, plus largement, il y a aussi une forme de « ribâ » qui a été condamnée par des Compagnons (radhi Allahoou 3anhoum) en ces termes :

    "Tout emprunt qui rapporte un avantage (conditionné au prêteur par rapport à ce qu'il a avancé initialement) constitue du ribâ (et est donc strictement interdit)."

     

     

    Pourquoi l’intérêt est interdit ?

    Allah 3azza wa jal est explicite sur l’interdiction de l’interet dans sourate Al Baqarah verset 275 à 277. Une explication s’impose :

     

    Verset 275 :

    « Ceux qui mangent [qui pratiquent] l'usure (ribâ) ne se relèveront [de leurs tombes le Jour de la résurrection] que comme se relève celui qui sera assommé [pris de folie] par le seul toucher de Satan. Cela, parce qu'ils disent : "Le commerce s'assimile à l'usure [quant à sa licité]". Alors que Dieu a rendu licite le commerce et illicite le taux usuraire. Celui qui cesse [de pratiquer l'usure] dès que lui parvient une exhortation de son Seigneur, peut garder ce qu'il a acquis auparavant [avant l'interdiction de l'usure] ; et son affaire [quant au pardon] dépend de Dieu. Mais quiconque récidive [et confond donc le commerce et l'usure] alors les voilà les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement. »

     

    « Ribâ », du verbe « rabâ », veut dire être élevé ou être en sus. L'autre dérivé « arbâ » signifie augmenter, accroître. C'est avec l'idée de proéminence que la colline, étant haute par rapport à la surface de la terre, est appelée « rabwâ » ou « râbiya ».

     

    Le Prophète (sallaAllah a3leyhi wa salam) a dit :

    "Allah maudit celui qui pratique l'usure, celui qui en fait bénéficiée les autres, celui qui l'enregistre et celui qui est témoin s'il le fait en toute connaissance de cause."

     

    Selon Djâbir (radhia Allahou 3anhou), le Messager d'Allah (sallaAllah a3leyhi wa salam) a maudit celui qui se nourrit du ribâ, celui qui en donne à consommer, celui qui rédige (la transaction et met celle-ci à l'écrit) ainsi que les deux témoins (de la transaction). Et il a dit : "Ils sont (tous) pareils !" (Sahîh Mouslim)

     

    Le hadith, cité précédemment, explique la partie du verset qui dit :

    « Ceux qui mangent [qui pratiquent] l'usure (ribâ) »

    et cette partie :

    « Cela, parce qu'ils disent : "Le commerce s'assimile à l'usure [quant à sa licité] " »

     

    A la fin du verset nous avons ceci :

    « Celui qui cesse [de pratiquer l'usure] dès que lui parvient une exhortation de son Seigneur, peut garder ce qu'il a acquis auparavant [avant l'interdiction de l'usure] ; et son affaire [quant au pardon] dépend de Dieu. Mais quiconque récidive [et confond donc le commerce et l'usure] alors les voilà les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement. »

     

    Ceci est une leçon pour celui qui à contracter un intérêt avec ignorance, sans savoir que cela est interdit. Cette personne se doit de se repentir, cependant qu’il garde ce qu’il a acquis a condition de ne pas recommencer.

     

    Le repentir est formuler via cette phrase : « Mais quiconque récidive ». De part cette phrase, suivant l’acte de la personne à l’egard de l’usure, cela rend obligatoire de se repentir pour éviter le feu : « alors les voilà les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement. »

    Et quel châtiment douloureux de séjourner éternellement dans le Feu !

     

    Verset 276 :

    « Allah anéantit le gain usuraire [Il l'amoindrit et enlève en lui toute forme de bénédiction]. [Par contre] Il accroît les aumônes [Il les développe et multiplie la récompense appropriée]. Dieu n'aime pas tout pécheur [pervers] obstiné dans le péché. »

     

    Le Prophète (sallaAllah a3leyhi wa salam) a dit :

    "L'usure, même s'il augmente apparemment, son augmentation mène, en réalité, à l'amoindrissement".

     

    En d'autres termes, si c'est un moyen effectif d'enrichissement, sa fructification conduit, en vérité, à la perte de celui qui s'en nourrit.

    Par contre, Allah  augmente le mérite des aumônes, c'est-à-dire qu'Il accroîtra la récompense des donateurs.

     

    Le Prophète (sallaAllah a3leyhi wa salam)  a dit :

    "Allah  accepte les aumônes et les prend de Sa main droite, puis Il les fait grandir pour chacun de vous de la même façon que l'un d'entre vous ferait grandir son poulain, en sorte que la bouchée [donnée en aumône] devienne semblable en importance à la montagne d'Uhud.".

     

     

    Verset 277 :

    « Ceux qui croient [tiennent pour véridique la parole de Dieu], ceux qui font de bonnes œuvres, accomplissent la prière [aux heures indiquées] et [purifient leurs biens] en s'acquittant de la zakât, ceux-là trouveront la récompense [de leur foi et de leurs bonnes œuvres] auprès de leur Seigneur. [Ce Jour-là], ils n'auront pas à craindre [le châtiment de la vie dernière pour s'être nourris d'usure avant la révélation] et ils ne seront point attristés [par ce qu'ils auront abandonné en ce monde.] »

     

    Ce verset conclut le contraste entre la largesse conséquente aux aumônes et l'attachement aux richesses illégalement acquises

     

     

    La suite de versets, traite l’attitude que doit adopter celui qui « mangent » de l’intérêt :

     

     

    Quels sont les conséquences de « manger » de l’usure ?

    Dans la sourate Al Baqarah verset 278 à 281 :

     

    Verset 278 :

    « Ô vous qui croit ! Craigne Dieu et renonce à ce qui reste de l'usure, si vous êtes croyants [véridiques dans votre foi.]. »

     

    Tabari  dit : "On rapporte que ce verset a été révélé à propos des gens qui entrèrent en Islam tout en continuant à recevoir un solde de certaines personnes avec lesquelles ils pratiquaient l'usure. Au moment de leur entrée en Islam, ils avaient déjà reçu une partie des profits de cette usure et il leur restait à prendre le solde. Dieu leur fait grâce pour ce qu'ils perçurent avant la descente de ce verset et leur interdit de prendre le reliquat.".

     

    Verset 279 :

    « Si vous ne faites pas [ce qui vous est ordonné], alors attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Envoyé. Mais, si vous vous repentez [et donc vous renoncez au reliquat de l'usure], vous garderez vos capitaux. Ainsi, vous ne léserez personne [en n'augmentant pas votre capital] et vous ne serez pas lésés [puisque votre capital vous revient intégralement]. »

     

    Ibn Kathîr a rapporté ce dire d'Ibn 'Abbâs :

    "Au Jour de la résurrection, il sera dit à celui qui se nourrissait d'usure : Prends tes armes pour faire la guerre."

     

    Certes Allah est Le Puissant, et Le Maitre de toute chose. Si l’usure est une déclaration à la guerre à Allah, alors cela montre l’importance de l’énorme gravité de l’usure, de l’intérêt, donc du crédit !

     

    Verset 280 :

    « Si [le débiteur] est dans la gêne, accordez-lui un délai jusqu'à ce qu'il soit dans l'aisance [jusqu'au moment où il sera en mesure de vous rembourser]. Mais si [vous renoncez à cette dette et vous en faites] aumône [au débiteur], ce serait préférable pour vous ! Si vous saviez ! [Agissez donc de cette manière.]. »

     

    Si le débiteur (emprunteur), au terme fixé pour le remboursement de votre capital, n'est pas en mesure de remplir ses obligations, accordez-lui alors un délai. Ne faites pas ce qui se pratiquait auparavant, c'est-à-dire chaque fois que le débiteur était dans la gêne, l'usurier augmentait son taux usuraire.

    L'application de ce verset ne concerne, selon certaines opinions, que les dettes contractées, au temps du Prophète (sallaAllah a3leyhi wa salam), avec usure.

    Selon d'autres avis, elle revêt une portée générale : un délai doit être accordé à tout débiteur dans la gêne, quelle que soit l'origine de sa dette.

     

    Cependant, il n'est pas licite qu'un musulman, qui doit rembourser une dette de la part d'un frère qu'il sait dans la gêne, exige de lui son dû avant qu’Allah ne l'ait mis à l'aise.

     

    Cependant, si vous faites aumône, cela vaudrait mieux pour vous que d'accorder un délai jusqu'à ce que votre débiteur soit à l'aise. Allah a préféré l'aumône au fait d'accorder un délai. En effet, si on fait l’aumône de cette dette, cela est plus bénéfique pour nous. (Voir dans sourate Al Baqarah verset 261 à 274)

     

    Verset 281 :

    « Craignez le Jour [de la résurrection] où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera rétribuée selon de ce qu'elle aura acquis [en bien ou en mal]. Elles ne seront point lésées [du moment que leurs bonnes œuvres ne seront pas diminuées et que leurs mauvaises œuvres ne seront point augmentées.]. »

    Si l'Islam interdit l'usure, c'est parce que c'est la religion qui implique le travail et l'effort. Il condamne les gains obtenus sans faire suer son front. Il est la religion de la solidarité et de l'amitié. Or, le taux usuraire entretient l'animosité, la rancœur et la haine.

     

     

    Ou peut-on trouver des intérêts dans une banque ?

    En règles générale, en France, toutes les banques pratiquent l’usure, intérêt, crédit.

     

    Par cette rémunération des intérêts que perçoit la banque, celle-ci s’enrichi. Ce qui est illicite (voir explication plus haut).

    Cette rémunération est perçue par les crédits contractés par des  tiers-personnes, par les polices d’assurances que proposent les établissements, ou par exemple via certaines opérations de transfert d’argents négatives (AGIO)

     

    Les AGIO sont des frais d’opérations prélevé par la banque suite à un dépassement négative du compte bancaire.

    Les AGIO sont prélevés lorsqu’une personne est à « découvert ».

     

    Comment fonctionne un AGIO :

    AGIO = Escompte + Commission + TVA

     

    Donc dans cet AGIO il y a de l’escompte bancaire qui n’est ni plus ni moins un autre nom pour désigner un « intérêt »

     

    « L'escompte bancaire est une opération de crédit à court terme, par laquelle des effets de commerce sont transférés au banquier qui procède en contrepartie à leur paiement immédiat, déduction faite des intérêts et des commissions.» (Wikipédia)

     

    Cependant, la banque n’est pas le seul à pouvoir bénéficier des intérêts.

    La personne qui ouvre un compte peut percevoir une rémunération. Par exemple il y a les comptes « Livret A » ou « Livret Bleu ».

     

    L’une des caractéristiques de ce genre de livret est qu’il rémunère le titulaire de compte en fonction d’un taux annuel (1,75 % net à compter du 1er août 2010). Ces intérêts sont calculés en application de la règle des quinzaines (deux fois par mois).

     

    En générale, une banque transmet à la fin de l’année (grégorienne) une lettre au titulaire du compte qui résume les intérêts accumulés dans l’année.

     

     

    Quel est la chose à faire ?

    Premièrement, lorsqu’on dépose de l’argent, il ne faut pas avoir l’intention de le déposer pour percevoir ces intérêts que cet argent et compte engendre. Le fait d’avoir l’intention implique que la personne sera rétribuée en fonction de cette intention, par son action.

     

    L’émir des croyants, Aboû Hafs Omar ibn Al Khattab a dit:

    « J’ai entendu l'Envoyé d’Allah dire:

    « Les actions ne valent que par leurs intentions. Chacun ne recevra la récompense qu'il mérite que selon ce qu'il a entendu faire. A celui qui a accompli l'hégire pour plaire à Allâh et à Son Envoyé, son hégire lui sera comptée, comme accomplie en vue de Dieu et de Son Envoyé. Celui qui l'a accomplie pour obtenir quelque bien en ce bas monde, ou pour épouser une femme, son hégire lui sera comptée selon ce qu'il recherchait alors ». »

     

    Deuxièmement, il existe ce qu’on appel des « comptes courant » ou « compte cheque » qui ne contiennent pas d’intérêts. Aucun des deux partis ne bénéficiera de surplus d’argent.

    Quand à la législation, et l’autorisation d’ouvrir plusieurs compte cheques, cela m’est inconnu, donc Allahou a3lem

     

    Troisièmement, ne pas faire de crédit pour quelques soit le bien qu’on souhaite acquérir.

    Voir les explications plus haut pour celui qui n’as pas encor compris pourquoi.

     

    Quatrièmement, pour celui qui possède un compte Livret A (ou bleu), qu’il demande à sa banque de ne pas percevoir d’intérêt (ce qui apparemment n’est pas possible).

    Au quel cas, les savants comme Cheikh Ibn Baz, à émis un avis :

    « Quant aux intérêts que la banque vous verse, ne l’utilisez pas mais ne les lui laissez pas non plus ; dépensez les dans des œuvres de charité comme les aumônes faites aux pauvres, la réparation des toilettes et l’assistance aux endettés incapables de régler leurs dettes. »

     

    Ceci est aussi l’avis de la Commission Permanente pour la Consultance, en Arabie Saoudite.

     

    Cinquièmement, retirer l’argent de ces banques pour les déposer dans une banque qui ne pratique pas l’usure. (Ce qui n’est pour l’instant, pas possible en France).

     

    Question posé à Cheikh Ibn Baz :

    « Est-il permis pour quiconque a une somme d'argent de la mettre dans une banque avec l'intention de la mettre en sûreté et chaque fois qu’il doit payer zakat sur cette somme d'argent il extrait la somme exigée et la donne ? Conseillez-nous s'il vous plaît, qu’Allah vous récompense par un bien. »

     

    Réponse du Cheikh :

    « Il n'est pas permis de déposer de l'argent dans une banque qui pratique l’usure, même si vous ne prenez pas d’intérêts (riba), puisque cela entraîne l'assistance dans le péché et la transgression et Allah l'a interdit.

    Cependant, si vous êtes contraints de le faire, que vous ne prenez pas de ribâ et vous êtes incapables de trouver un autre lieu pour garder votre argent en sûreté excepté dans une banque qui pratique l’usure, alors il n'y a aucun mal en raison de la nécessité, inchaAllah. Et Allah, dans sourate Al An3am verset 119 dit :

    « Alors qu’Il vous a détaillé ce qu’Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d’y recourir » 

     

    Et dès que vous trouvez une banque islamique ou un lieu sûr qui n'implique pas l’assistance dans le péché et la transgression, placez votre argent là, car il ne vous sera alors pas permis de laisser (votre argent) dans une banque qui pratique l’usure.

     

    (Silsila Kitab Ad-Da'wa, Al-Fatawa - Volume 1, p.147)

     

     

     

     

     

     

    Conclusion:

     - Vous devez vous « débarrasser » de ces intérêts. Quand je dis débarrasser, cela veut dire qu’il faut récupérer cette somme ou ce bien qui a été généré par l’usure et le faire don (voir la parole de Cheikh Ibn Baz ci-dessus), sans avoir l’intention d’avoir un bienfait (hassanets) de par cette action, mais il faut avoir l’intention de s’en débarrasser comme une chose mauvaise que l’on a dans les mains.

     

     - Si par ignorance la personne à bénéficié, qu’elle garde ce qu’elle a récupéré, mais que cette personne se repente sincèrement

     

     - Si par ignorance la personne des intérêts (crédit) pour acquerir un bien, qu’elle s’acquitte de sa dette, mais que cette personne se repente sincèrement

     

     - Vous devez avoir de la répulsion lorsqu’on parle d’intérêt.

     

     - Il ne vous est pas permis de prendre, donner, assister, êtres témoins de l’intérêt quelque ce soit sa forme, pour quelques soit le bien que vous souhaitez acquérir, sauf en cas de nécessité.

     

    La nécessité prime sur l’interdiction.

    Cette notion de nécessité est dans le cas absolu, ou si vous êtres contraint de le faire (comme avec les assurances).

     

    Cheikh Ferkous à émis une norme sur cette notion :

     

    « La nécessité est le cas qui arrive à la personne, tels que le danger ou la gêne extrême de sorte qu’elle craint qu’il lui arrive un mal ou qu’une atteinte soit portée à son âme, à l’un de ses organes, à son honneur, à sa raison ou à ses biens ; c’est-à-dire que si cette nécessité n’est pas prise en considération, la personne risquerait de perdre ses intérêts essentiels, car la nécessité a un rapport direct avec le mal qui est, en principe, illicite.

     

     Il est, alors, permis à la personne ayant une contrainte de faire ce qui est religieusement interdit, à l’instar de commettre un acte illicite ou de laisser un devoir [religieux] ou le retarder par rapport au temps qui lui est assigné en vue de repousser le mal qui peut fort probablement se produire ; et ceci dans le cadre des restrictions et des normes de la charia qui seront citées ultérieurement. Afin de lui épargner la gêne, la personne ne supportera pas de péché à l’égard d’Allah. Néanmoins, le fait d’indemniser les autres des dommages qu’ils ont subis restera toujours revendiqué, pour leur éviter l’embarras.

     

    Les restrictions et les normes de la charia sont comme suit :

     

     

    Premièrement :

     la nécessité doit réellement exister et ne doit pas être imaginée, attendue ou prévue, car il n’est pas permis de fonder les jugements d’atténuation sur la prévision ou l’imagination.

     

     

    Deuxièmement :

     la nécessité doit être contraignante de façon qu’on craigne la détérioration de l’âme ou la perte des intérêts essentiels qui résident dans la préservation des cinq nécessités primordiales : la religion, l’âme, les biens, la raison et l’honneur.

     

     

     

    Troisièmement :

    la personne contrainte ne doit pas avoir  d’autres moyens qui sont permis afin de repousser le mal ; sauf les moyens qui dérogent à la charia, en délaissant les obligations ou en commettant les interdits.

     

     

    Quatrièmement :

     la personne contrainte doit restreindre l’usage de la nécessité à ce qui est uniquement permis pour repousser le mal ; c’est-à-dire le minimum [de ce qui est permis]. C’est pour cela que la règle énonçant : « La nécessité autorise ce qui est interdit » est restreinte par une règle secondaire : « La nécessité doit être limitée au besoin ».

     

     

    Cinquièmement :

     la durée de l’autorisation doit être restreinte au temps que dure l’excuse ; car si l’excuse prend fin, l’autorisation et la permission de même prennent fin ; conformément à la règle « Si le danger a cessé, l’interdiction est rappliquée » ou la règle : « Si l’empêchement a cessé, ce qui n’est pas permis est rappliqué » ou l’autre règle : « Ce qui est permis en raison d’une excuse, n’est plus permis dès que l’excuse prend fin ».

     

     

    Sixièmement :

     Le mal contenu dans l’interdit, qu’il est permis de commettre, doit être moins que le mal contenu dans le cas de nécessité. Toutefois, si le mal contenu dans le cas de nécessité était inférieur ou pareil ; alors, il n’est pas permis [de commettre l’interdit] ; à l’instar de la personne qui est contrainte à tuer ou à commettre la fornication ; dans ce cas, il ne lui est pas permis de commettre ces deux interdits parce qu’ils contiennent un préjudice plus grave, car l’âme de la personne qui tue et son honneur ne sont pas prioritaires par rapport à l’âme et l’honneur de celle qui est tuée.

     

     

    De même qu’il n’est pas permis d’exhumer un mort, qui a été enterré sans linceul, afin de l’envelopper dans le drap mortuaire, car le préjudice qui est produit par le fait de violer le caractère sacré de la personne morte est plus grave que le préjudice de ne pas l’ensevelir dans le linceul que la tombe a remplacé.      

     

     

    Septièmement :

    La contrainte ne doit pas causer l’annulation des droits des humains, puisque « Le mal ne doit pas être éliminé par un mal pareil » et « Le mal doit être éliminé sans causer de mal » ainsi que « La contrainte ne doit pas annuler le droit d’autrui » ; bien qu’il est obligatoire d‘indemniser les autres des dommages qu’ils ont subis.  

     

     

    Huitièmement :

    La personne contrainte ne doit pas opposer les principes et les règles générales de la charia islamique, tels que la préservation des fondements du dogme, l’établissement de la justice et la restitution des dépôts. Ainsi, tout ce qui oppose les règles de la charia, la nécessité n’y est pas considérée ; car la personne contrainte ne doit opposer que quelques jugements de la charia et non pas ses règles générales.

     

     

     Et pour que l’usage de la règle énonçant : « La nécessité autorise ce qui est interdit » soit valable, il faudrait respecter ces conditions et ces restrictions afin de pouvoir déroger aux jugements d’interdiction ou d’obligation en se référant à cette règle. »

     

    Explications et interdictions des interêts et tout ce qui s'y rapporte

     
    « "Est ce que les ames des morts se rencontrent-elles, se visitent et se rappellent entre elles?""La viande du Paradis (Ibn Kathîr)" »
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