• "La croyance des Ahl Sounna au sujet des Compagnons -"

    Bismillahi Rahmani Rahim

     

    Les mérites des Sahabas, la croyance nécessaire à leur sujet et l’attitude des Ahl-Sunna Wal Jamâ’a sur ce qui s’est passé entre eux.

     

    a) La signification du terme Sahabah et la croyance nécessaire à leur sujet :

    Sahâbah (Compagnons) est le pluriel du mot Sahâbî, qui signifie une personne qui a rencontré le Prophète (صلى الله عليه وسلم), a cru en lui, et est mort croyant. Il est nécessaire de croire que les Sahâbas sont les meilleures personnes de la communauté musulmane, et la meilleure des générations, car ils sont les premiers à avoir accepté l’Islam et parce qu’ils ont eu l’honneur d’accompagner le Prophète (صلى الله عليه وسلم), en participant au Djihad à ses côtés, et en transmettant sa Shari’a à ceux qui les ont succédés.

     

    Allah, Exalté soit Il, les a comblés d’éloges dans des versets explicites de Son Livre. Allah, Exalté soit Il, a dit :

    "Les tout premiers ( croyants ) parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils L’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès ! " [1]

     

    Et Il a dit :

    « Muhammad est le Messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux ; Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant d’Allah grâce et agrément. Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation. Telle est leur image dans la Thora. Et l’image que l’on donne d’eux dans l’Evangile est celle d’une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s’épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige, à l’émerveillement des semeurs. (Allah) par eux ( les croyants) remplit de dépit les mécréants. Allah promet à ceux d’entre eux qui croient et font les bonnes œuvres, un pardon et une énorme récompense." [2]

    Et Il a dit :

    "( Le butin appartient aussi ) aux émigré besogneux qui ont été expulsés de leurs demeures et de leurs biens ( de La Mecque), tandis qu’ils recherchaient une grâce et un agrément d’Allah, et qu’ils portaient secours à ( la cause d’ ) Allah et à Son Messager. Ceux-là sont les véridiques. Il ( appartient également) à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays ( Médine) et dans le foi, qui aiment ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs cœurs aucune envie pour ce que ( ces émigrés) ont reçu, et qui ( les) préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent." [3]

     

    Dans les versets ci-dessus, Allah, Exalté soi Il, loue les Muhâjirîn (Les Emigrés de La Mecque) et les Ansâr ( Auxiliaires, habitants de Médine). Il les décrit comme des gens se précipitant à accomplir de bonnes actions, certifiant qu’Il est satisfait d’eux, et qu’Il leur prépare des jardins paradisiaques. Il les décrit comme étant cléments entre eux et durs envers les mécréants. Il les décrit aussi comme des gens qui s’inclinent et se prosternent souvent, ayant des cœurs d’une grande pureté. Ils sont reconnaissables par les signes d’obéissance et de foi. Les versets ci-dessus nous renseignent aussi sur le fait qu’Allah les a choisis pour accompagner Son Prophète (صلى الله عليه وسلم) afin d’enrager ses ennemis, les mécréants.

    Allah a aussi décrit les Muhajirîn comme des personnes ayant quitté leurs demeures et propriétés pour la cause d’Allah et pour le soutien de Sa religion, recherchant Sa miséricorde et Satisfaction, et comme des personnes véridiques et sincères dans leurs actes.

    D’autre part, Allah décrit les Ansâr comme habitants de la ville de la Hijrah (Hégire, exode de la Mecque vers Médine), et comme des personnes alliées de la vérité et de la foi sincère. Il les a caractérisés par leur amour porté à leurs frères émigrants, en les préférant à eux mêmes, en leur fournissant ce dont ils avaient besoin, et comme étant purs de toute avarice... et c’est ainsi qu’ils ont atteint le succès.

    Voilà donc quelques-uns de leurs mérites généraux, bien qu’il existe aussi des mérites particuliers inhérents à chaque compagnon, chacun d’eux occupant une place différente des autres. Qu’Allah les agrée et ce en fonction de leur ancienneté dans l’Islam, dans le Djihad et la Hijrah.

    Et les meilleurs des Sahâbas sont les quatre Califes : Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân et ‘Ali, suivi par le reste des dix qui ont reçu la promesse du paradis, qui sont : Talha Ibn ‘UbaydAllah, Zoubayr Ibn Al-‘Awwam, ‘Abder-Rahman Ibn ‘Awf, Abou ‘Ubaydah Ibn Al-Jarrah, Sa’d Ibn Abi Waqqas, Sa’id Ibn Zayd.

    Et les Muhâjirins sont supérieurs aux Ansârs, puis viennent ceux qui ont combattu à Badr, ensuite ceux qui étaient présents lors du serment d’allégeance d’Ar-Ridwan.

    Et en général, ceux qui ont accepté l’Islam avant la conquête de la Mecque et ont participé au Jihad avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sont supérieurs à ceux qui l’ont accepté plus tard.

    -----

    b) Les causes des troubles :

    Les juifs ont comploté contre l’Islam et les musulmans, par le biais d’un homme abominable et maléfique, dont le nom était ‘Abdallah Ibn Saba’, un juif du Yémen, qui prétendait - par mensonge et fausseté - être musulman. Il commença à insuffler haine et poisons contre le troisième Calife bien guidé, ‘Uthman Ibn ‘Affan ([ra]). Des accusations fabriquées de toutes pièces furent dirigées à l’encontre du Calife. Des gens ignorantes et bornées, possédant une foi très faible, et aimant les troubles, se sont ralliées au juif, ce qui a abouti à l’assassinat injuste du calife ‘Uthman Ibn ‘Affan , qu’Allah l’agrée. Suite à cela, la désunion et les disputes ont émergé chez les musulmans, discorde initiée et nourrie par ce Juif et ses adeptes, qui aboutirent aux luttes entre les Sahabas par effort d’interprétation (Idjtihâd).

    Le commentateur de "At-Tahawiyia" ( Ibn Abil ‘Izz Al-Hanafi ) a dit : " Le concept de Rafdh (ou rejet) a été inventé par un hypocrite hérétique qui voulait détruire l’Islam et porter atteinte au Messager (saw), comme l’ont affirmé les savants. ‘Abdallah Ibn Saba’, en prétendant adhérer à l’Islam, recherchait par ce moyen à abimer l’Islam à travers ses stratagèmes et sa traîtrîse, comme l’a fait Paul à l’égard du Christianisme. Il manifestait une fausse piété, prétendait encourager le bien et interdire le mal, jusqu’à créer les troubles qui aboutirent à l’assassinat de ’Uthman. Lorsqu’il se rendit à Koufa, ‘Abdallah Ibn Saba’ promu des croyances déifiant ‘Ali, et recruta des partisans pour accomplir son but précité. Lorsque ‘Ali entendit cela, il ordonna que ’Abdallah ibn Saba’ soit exécuté, mais celui-ci s’enfuit vers Qarqis. Et ces détails sont connus dans les livres d’histoires."

    Shaykh Al-Islam Ibn Taymiyah, a dit :

     

    "Lorsque ‘Uthman, qu’Allah l’agrée, a été assassiné, il y a eu une fissure dans la communauté, et les musulmans ont souffert de grands maux et soucis ; les mauvaises gens prévalaient et les pieux ne dominaient pas. Ceux qui par le passé étaient dans l’incapacité de faire du mal, ont profité des troubles, alors que ceux qui désiraient le bien et la réforme ont été dépassés par les événements.

    Les gens ont prêté serment d’allégeance au Chef des Croyants (Amîr Al Mu’minîn), ‘Ali Ibn Abî Tâlib, qui était celui qui le méritait le plus et le meilleur des Sahâbas restants. Cependant, les coeurs étaient désunis et le feu de la discorde était toujours ardent. C’est pourquoi, l’unité fut difficile a établir, et la solidarité disparut. Par conséquent, Le Calife et les autres éminences de la communauté ne purent accomplir tout le bien qu’ils voulaient. Divers groupes de gens entrèrent alors dans la divergence et la discorde, et il se produisit ce qui arriva"  [4]

     

    Shaykh Al-Islam Ibn Taymiya a clarifié les excuses des deux parties belligérantes, qui se sont combattues dans la lutte confrontant ‘Ali et Mou’awiya disant :

    " Et Mu’âwiyah n’a manifesté aucune ambition pour le califat, et personne ne lui avait prêté serment d’allégeance comme Calife lorsqu’il combattit ‘Ali. D’ailleurs il ne combattait pas pour devenir Calife, ou parce qu’il pensait le mériter. Et c’est ce que Mu’âwiyah affirmait lorsqu’on l’interrogeait à ce sujet. De même, Mu’âwiyah et ses partisans n’ont jamais pensé à initier le combat contre ’Ali et ses alliés ou à le rabaisser. Cependant, étant donné que ’Ali (qu’Allah l’agrée) - ainsi que ses alliés - pensaient qu’il était nécessaire pour Mu’âwiyah et ses adeptes d’obéir (à ’Ali) et lui prêter serment d’allégeance - car il ne peut exister qu’un seul Calife pour les musulmans - ; et compte tenu du fait que ces derniers étaient rebelles à son autorité, refusaient de lui obéir et représentaient une certaine force militaire, ’Ali décida de les combattre afin qu’ils se soumettent, et que l’obéissance et l’entente règnent.

    Quant à Mu’âwiyah et ses alliés, ils affirmaient : "Cette obéissance ne nous est pas obligatoire, et si on nous combat pour cette raison ce serait nous faire injustice. En effet, ’Uthmân a été tué injustement - chose sur laquelle tous les musulmans sont d’accord - ; or les assassins de ce dernier - nombreux et armés - se sont infiltrés dans les rangs de l’armée de ’Ali, et par conséquent, si nous refusons le combat, ces assassins s’attaqueraient à nous et nous oppresseraient. De plus, ’Ali ne pourrait les en empêcher, de la même façon qu’il n’a pu empêcher l’assassinat de ’Uthmân. C’est pourquoi nous ne prêterons allégeance qu’à un Calife capable d’être juste avec nous."

    Et l’attitude des Ahl Sunnah Wal Djamâ’ah concernant cette dispute et les troubles qui ont conduit aux luttes entre les Sahabas peut être résumée en deux points principaux :

     

    Premièrement : ils s’abstiennent de discuter ou de rentrer dans les détails des troubles et disputes qui se sont déroulés entre Sahabas, car c’est la voie la plus sure concernant ce sujet, et les Ahl Sunnah Wal Djamâ’ah disent : "« Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos coeurs aucune rancoeur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux »" Sourate 59 : Al-Hasr (L’EXODE) ; V 10]]

     

    Deuxièmement : ils répondent à toutes les traditions qui énumèrent leurs erreurs et cela pour plusieurs raisons :

    • La première raison : certaines de ces traditions sont forgées contre les Sahabas par leurs ennemis et ce afin de nuire à leur réputation.
    • La deuxième raison : certaines de ces traditions ont subi retraits et ajouts et le sens en a été altéré, et par conséquent le mensonge s’y est introduit. En d’autres termes, elles ont subi des distorsions et ne doivent pas être prises en considération.
    • La troisième raison : Les traditions authentiques à ce sujet sont peu nombreuses, et - dans tous les cas - les Sahabas sont excusés à ce sujet, car ils sont soit des Mujtahidûns ( i.e. ils ont fait un effort d’interprétation) qui ont atteint la vérité, soit des Mujtahidûns qui ont manqué au bon jugement. Dans les deux cas, ils seront récompensés, d’après le Hadith du Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) : « Si un juge fait un effort et atteint le bon jugement, il aura deux récompenses, et si il fait un effort et manque le bon verdict, il aura une bonne récompense. » [5]
    • La quatrième raison : les Compagnons sont des êtres humains capables de commettre des erreurs, car ils ne sont pas infaillibles en tant qu’individus, et pour les choses qu’ils ont pu commettre, ils bénéficient de nombreuses causes d’expiation, dont :

      • 1) Ils se sont repentis, et le repentir efface tous les péchés, quels qu’ils soient, conformément aux preuves claires.
      • 2) Leurs passés glorieux et leurs mérites engendrent le pardon d’Allah concernant leurs erreurs - si erreur il y a - car Allah, L’Exalté, a dit : « Les bonnes œuvres dissipent les mauvaises. » [6]
      • 3) Leurs bonnes actions sont bien plus multipliées que celles des autres musulmans, et personne ne les égalera jamais en excellence et mérites. Car il a authentiquement été rapporté du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qu’il les a décrits comme étant la meilleure génération de musulmans, et que la valeur d’une poignée de nourriture donnée en aumône par l’un d’eux est plus grande encore que l’équivalent en or du mont Uhud donné en aumône par un autre musulman. Qu’Allah les agrée et les comble de satisfaction.

    Shaykh Al-Islam Ibn Taymiyah (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :

    " Les Ahl Sunnah Wal Djamâ’ah et les Imams de l’Islam ne croient pas en l’infaillibilité des Sahabas, ni en celle de la famille du Prophète (صلى الله عليه وسلم), ni des premiers musulmans, ni de quelqu’un d’autre. Ils affirment plutôt qu’il est possible qu’ils aient commis des pêchés, et Allah, L’Exalté, leur pardonne leurs péchés par leur repentir et élève leur rang, et Il pardonne aussi leurs pêchés pour leurs actions méritoires , ou pour tout autre raison semblable.

    Allah le Très Haut a dit :

    « Tandis que celui qui vient avec la vérité et celui qui la confirme, ceux-là sont les pieux. Ils auront tout ce qu’ils désireront auprès de leur Seigneur ; voilà la récompense des bienfaisants, afin qu’Allah leur efface les pires de leurs actions et les récompense selon ce qu’ils auront fait de meilleur » [7]

    Et Il a dit - Elevé soit Il - :

    « ...Puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit : « O Seigneur ! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m’as comblé ainsi qu’à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne action que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine. Auprès de Toi je me repens et je suis du nombre des soumis ( musulmans). Ce sont ceux-là dont Nous acceptons le meilleur de ce qu’ils œuvrent et passons sur leurs méfaits, ( ils seront ) parmi les gens du Paradis, selon la promesse véridique qui leur était faite. » [8] [9]

     

    Les ennemis d’Allah utilisent les événements qui se sont produits entre les Sahabas au moment des troubles, disputes et combats comme moyen pour les dénigrer et ternir leur honneur. Or, certains écrivains contemporains - qui parlent de choses dont ils n’ont aucune connaissance - ont suivi ce stratagème maléfique consistant à critiquer les Sahabas du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Ils se sont établis comme arbitres pour juger les Sahabas du Messager d’Allah, classant certains d’entre eux comme ayant raison et d’autres tort, sans aucune preuve si ce n’est l’ignorance et le suivi des passions. Ils ont répété les allégations des orientalistes haineux et de leurs adeptes au point de semer le doute dans la jeunesse musulmane possèdant une connaissance superficielle de l’histoire glorieuse de leur communauté, et de leurs pieux prédécesseurs, qui sont les meilleures générations. Par ce moyen, ils cherchent à dénigrer l’Islam, à semer la discorde parmi les musulmans, et à planter les racines de la haine dans les cœurs des générations contemporaines à l’encontre des premières générations, alors qu’ils devraient suivre leurs pieux prédécesseurs en appliquant le verset : " Et ( il appartient également) à ceux qui sont venus après eux de dire : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux. » " [10]

    -----

    c) De l’interdiction d’insulter les Compagnons :

     

    La pureté de coeur et de langue à l’égard des Compagnons du Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) est un des fondements des Ahl Sounna Wal Djamâ’ah, car Allah - le Très Haut - les a décrits ainsi dans Sa Parole : "Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant : "Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos coeurs aucune rancoeur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux." [11] ainsi que par obéissance au Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui a dit : "N’insultez pas mes Compagnons ! Car je jure par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains, si l’un d’entre vous donnait en aumône l’équivalent en or de la montagne de Uhud, cela n’équivaudrait pas à une poignée - ou une demi-poignée - donnée en aumône par l’un d’eux"  [12].

    Et les Ahl Sounna wal Djamâ’ah se désolidarisent de la voie des Râfidah (Chiites Imâmites) et des Khawâridjs qui insultent les Compagnons (qu’Allah les agrée), les détestent et nient leurs mérites tout en considérant comme apostats la majorité d’entre eux. De même les Ahl Sounna acceptent ce qui émane du Coran et de la Sounna au sujet de leurs mérites et croient au fait qu’ils sont la meilleure des générations comme l’a dit le Prophète (صلى الله عليه وسلم) : "Les meilleurs d’entre vous sont ma génération" [Bukhârî et Muslim]. Et lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) mentionna la division de sa communauté en 73 sectes dont une seule sera sauvée de l’Enfer, on le questionna au sujet de cette dernière et il répondit : "Ce sont ceux qui sont sur ma voie et celle de mes Compagnons" [13].

    Abû Zar’ah - un des plus grands maîtres de l’Imâm Muslim - a dit : "Si tu vois une personne dénigrer un des Compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم), sache que c’est un hérétique (Zindîq), car le Coran est vérité, et le Messager est Vérité, et ce avec quoi il est venu est vérité. Et ce sont les Compagnons qui nous ont transmis tout cela. Quiconque donc les dénigre cherche à annuler la légtimité du Coran et de la Sounna. Cette personne est donc plus en droit d’être dénigrée, et elle est plus à même d’être considérée comme hérétique et égarée."

    Le grand savant Ibn Hamdân a dit dans Nihâyat-ul-Mubtadi’în : "Quiconque insulte les Compagnons en considérant qu’il est permis de le faire est un mécréant.S’il ne considère pas cela permis, c’est un pervers." Il a d’ailleurs aussi rapporté de lui qu’il considérait mécréante toute personne insultant les Compagnons (qu’elle considère cela permis ou non). Et quiconque traite les Compagnons de pervers, doute de leur piété ou les excommunie est un mécréant. [14].

     

    d) De l’interdiction d’insulter les Imâms de la guidée parmi les savants de cette communauté

     

    Les Imâms de la guidée parmi les Tâbi’îns et leurs successeurs durant les premières générations bénies ainsi que ceux qui les ont suivis en prenant comme exemple les Compagnons avec perfection succèdent à ces derniers en mérite, honneur et degré, comme l’a dit Allah le Très Haut : " Les tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils l’agréent." [15].

    Il n’est donc pas permis de les rabaisser ou des le insulter, car ce sont les repères de la guidée. Allah le Très Haut a dit : "Et quiconque fait scission d’avec le Messager, après que le droit chemin lui est apparu et suit un sentier autre que celui des croyants, alors Nous le laisserons comme il s’est détourné, et le brûlerons dans l’Enfer. Et quelle mauvaise destination !" [16]

     

    Le commentateur du Crédo de l’Imâm Tahawî (Ibn Abi-l-’Izz Al-Hanafî) a dit : "Il est donc nécessaire pour tout musulman - après avoir pris Allah et Son Messager comme alliés - d’adopter les croyants en tant qu’alliés, comme l’a cité le Coran. Et en particulier les héritiers des Prophètes, qu’Allah a élevé au niveau des étoiles par le moyen desquelles on trouve son chemin dans l’obscurité de la terre ou dans la pénombre de la mer. En outre, il y a consensus de la part des musulmans concernant leur guidée et leur compréhension. En effet, ce sont les successeurs du Prophète dans sa communauté, et les revivificateurs de ce qui s’est éteint de sa Sounna. C’est par eux que le Coran s’éleva et par lui qu’ils s’élevèrent. Et chacun d’entre eux est d’accord d’une façon certaine qu’il est obligatoire de suivre le Prophète (صلى الله عليه وسلم). Cependant, s’il s’avère que l’opinion de l’un d’entre eux soit en désaccord avec un hadith authentique, ce savant a donc nécessairement une excuse valable concernant le délaissement de ce hadith."

    Et ces excuses sont de trois sortes :

    • Ce savant ne croit pas au fait que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ait dit ce hadith
    • Il pense que ce hadith n’a rien à voir avec le problème posé
    • Il pense que ce hadith a été abrogé

    Ils ont plus de mérites que nous, nous leur devons beaucoup et ils nous ont précédés dans le bien, la transmission du message du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et l’explication de ce qui en était ambigu. Qu’Allah les agrée et les satisfasse : "Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos coeurs aucune rancoeur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux" [17].

    Et le fait de rabaisser l’honneur des savants en raison d’une erreur d’Idjtihâd (effort d’interprétation) de leur part fait partie de la voie des innovateurs, et c’est une planification des ennemis de la communauté afin de remettre en cause l’Islam, de semer la discorde dans les rangs de la communauté, d’éloigner les musulmans contemporains de leurs prédecesseurs et de provoquer la scission entre la jeunesse musulmane et les savants comme c’est le cas aujourd’hui.

     

    Que prennent garde donc les étudiants débutants qui se permettent de rabaisser le rang des juristes et de la jurisprudence islamique, délaissant son étude et refusant de tirer profit de la vérité et de la justesse qui s’y trouvent. Qu’ils soient donc fiers de leur jurisprudence et qu’ils respectent leurs savants, sans être dupes des prétentions égarées et fausses. Et c’est d’Allah que provient l’aide.

     

     

     

    Source :

    Kitâb At-Tawhîd

     

    Auteur :

    Cheikh Saleh Ibn Fawzân Al Fawzân

     

    Traduction :

    L’équipe Sounna.com

     

    Notes :

    [1] Sourate 9 At-tawbah (Le désaveu ou Le repentir ; V.100

    [2] Sourate 48 Al-Fath (la Victoire éclatante) ; V.29

    [3] Sourate 59 : Al-Hasr (L’EXODE) ; v 8-9

    [4] Majmû’ El Fatâwâ » vol 25 p 304-305

    [5] Rapporté par Bukhari et Muslim d’après ’Amru ibn El ’Âs

    [6] Sourate 11 : HOUD ; v 114

    [7] Sourate 39 : AZ-ZUMAR (LES GROUPES) ; v 33-35

    [8] Sourate 46 : AL-AHQAF ; v 15-16

    [9] Voir Madjmû’ Al Fatâwâs 35/69

    [10] Sourate 59 : Al-Hasr (L’EXODE) ; v 10

    [11] Sourate 59 : Al-Hasr (L’EXODE) ; v.10

    [12] Rapporté par Bukhârî et Muslim

    [13] Rapporté par l’Imâm Ahmad et d’autres

    [14] Sharh ’Aqîdat As-Safârînî (2/388-389)

    [15] Sourate 9 : AT-TAWBAH (LE DÉSAVEU ou LE REPENTIR) ; v.100

    [16] Sourate 4 : AN-NISA’ (LES FEMMES) ; v.115

    [17] Sourate 59 : Al-Hasr (L’EXODE) ; V 10

     

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