• *Définition d'as sihr - la sorcellerie*

    D'un point de vue terminologique, on peut définir simplement le terme arabe as sihr, comme étant la pratique de rites obscurs, occultes et mystérieux dans le but d'obtenir l'assistance de forces démoniaques, et ce, le plus souvent pour une raison bien précise : nuire à autrui et le faire souffrir (psychiquement ou physiquement)…

     

    En français, on traduit généralement as sihr par "magie (noire)" ou "sorcellerie" 
    Un historien musulman, Ibnou Ishâq (rahimahoullâh) fait ainsi remonter sa présence à une période située avant la venue du Prophète Noûh ('alayhis salâm); selon lui, c'est à cette époque que Hâroût et Mâroût furent envoyés sur terre.

    Dans un verset du Qour'aane, il est mentionné que ces deux individus (qui étaient probablement des anges) vinrent à Babylone avec des connaissances étendues (au sujet des pratiques occultes). Il semblerait [1] qu'ils avaient alors pour mission d'informer les gens de cette cité de la gravité de la sorcellerie qui se pratiquait déjà sur place et, surtout, des moyens de s'en préserver. Dans le cadre de leur enseignement cependant, ils étaient amenés à présenter de façon détaillée certaines de ces pratiques obscures; mais étant donné le risque que leurs propos soient détournés de leur objectif premier et qu'ils soient utilisés à mauvais escient, ils prenaient soin de dire à ceux qui venaient les consulter et apprendre d'eux : 

    إِنَّمَا نَحْنُ فِتْنَةٌ فَلَا تَكْفُر 

    "Nous sommes une tentation (et une épreuve pour les Hommes). Ne perds pas la foi (en utilisant les connaissances acquises au sujet de la magie et la sorcellerie)." 

    Malheureusement, leurs interlocuteurs n'accordèrent que peu d'attention à ces mises en garde, et leurs enseignements furent bel et bien utilisés pour nuire aux autres. Le Qour'aane dit : 

    فَيَتَعَلَّمُونَ مِنْهُمَا مَا يُفَرِّقُونَ بِهِ بَيْنَ الْمَرْءِ وَزَوْجِهِ وَمَا هُمْ بِضَارِّينَ بِهِ مِنْ أَحَدٍ إِلَّا بِإِذْنِ اللَّهِ وَيَتَعَلَّمُونَ مَا يَضُرُّهُمْ وَلَا يَنْفَعُهُمْ 

    "(…) Ils apprenaient d'eux le moyen de séparer l'homme de sa femme; mais ils ne pouvaient nuire à qui que ce soit sans la permission du Seigneur. Et ils ne faisaient qu'apprendre ce qui leur était plus préjudiciable et ne leur était pas bénéfique (…)" 

    (Sourate 2 / Verset 103) 

    selon l’opinion unanime des docteurs de la loi, le sorcier est passible de la peine de mort. 

     

     

    1-Les rites d’initiation et du rapprochement du sorcier au Diable : 
     

     

    Le sorcier peut se rapprocher du Diable de différentes manières, à savoir : 

    le culte des étoiles 

    la fabrication de talisman, gri-gri ou amulette portant des formules d’incroyance (koufr), 

    chausser des feuillets du Coran et entrer aux toilettes avec, 

    écrire des versets du Coran avec un liquide impur comme par exemple le sang menstruel, 

    écrire des versets du Coran sur le talon, 

    écrire la Fatiha à l’envers, 

    faire la prière sans ablutions, 

    faire le sacrifice d’une bête au Diable sans citer le nom d’Allah en l’immolant et déposer la bête sacrifiée à l’endroit désigné par le Diable, 


    Le sorcier commence par accomplir un de ces rites, mais à la demande du Diable, il finit par accomplir l’ensemble de ces rites, ce qui peut renforcer leur lien au fur et à mesure de l’accomplissement de ceux-ci. 

    Mais ils ne peuvent faire aucun mal sans la permission d’Allah. La sorcellerie n’a d’effet que sur ceux qui ont la foi faible. 


    2-La sorcellerie d’après le Coran et la Sunna : 


    A-Preuves de l’existence des Djinns et des Diables : 

    Il ne peut y avoir de sorcellerie sans l’existence de Diables et de Djinns. Ce sont eux qui ont appris aux hommes la sorcellerie et la magie. 

    a) preuves selon le Coran : 

    Le Coran révèle que les Juifs ont abandonné la Vérité des messages divins et suivi ce que dictaient les Diables comme magie au royaume de Salomon : 

    « Et ils suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Solayman. Alors que Solayman n’a jamais été mécréant mais bien les diables : ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui est descendu aux deux anges Hârout et Mârout, à Babylone ; mais ceux-ci n’enseignent rien à personne, qu’ils n’aient dit d’abord : « Nous ne sommes rien qu’une tentation : ne sois pas mécréant » ; ils apprennent auprès d’eux ce qui sème la désunion entre l’homme et son épouse. Or ils ne sont capables de nuire à personne qu’avec la permission d’Allah. Et les gens apprennent ce qui leur nuit et ne leur est pas profitable. Et ils savent, très certainement, que celui qui acquiert ce pouvoir n’aura aucune part dans l’au-delà. Certes, quelle détestable marchandise pour laquelle ils ont vendu leurs âmes ! Si seulement ils savaient ! » Coran 2.102 

    « Dis : Il m’a été révélé qu’un groupe de Djinns prêtait l’oreille, puis dirent : ‘‘ Nous avons certes entendu une lecture merveilleuse (le Coran) qui guide vers la droiture. » 72.1 

    « O peuples des djinns et d’hommes ! Si vous pouvez sortir des domaines des cieux et de la terre, alors faites-le. Mais vous ne pouvez en sortir qu’à l’aide d’un pouvoir. » 55.33 

    « O communauté des djinns et des humains, ne vous est-il pas venu des messagers, choisis parmi vous, qui vous ont communiqué mes enseignements et averti de la rencontre de ce jour ? » 6.130 

    « Qu’il y avait parmi les humains des mâles qui cherchaient protection auprès des mâles parmi les djinns mais cela ne fit qu’accroître leur détresse. » 72.6 

    « Lorsque Nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu’ils écoutent le Coran » 46.29 

    Le mot ‘‘djinn’’ est cité 29 fois dans le Coran 


    b) preuves selon la Sunna : 

    Ibn Messaoud rapporte : « Nous étions une nuit avec le Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui) quand soudain nous le perdîmes de vue. Nous l’avons cherché en vain jusqu’au matin. Il revint du côté de Hira, nous lui fîmes part de notre inquiétude sur son absence, il répondit : « Je reçus un émissaire des djinns, je suis allé avec lui leur réciter le Coran ». Nous partîmes et il me montra les traces de leur campement et de leur feu. On lui demanda la provision, il leur dit : « Vous aurez tout os sur lequel fut invoqué le nom de Dieu et toute crotte pour nourrir votre bétail. » (Muslim) 

    Aicha rapporte que le Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui) a dit : 

    « Les anges furent créés de lumière, les djinns furent créés d’une flamme de feu sans fumée et Adam fut créé de ce qu’il vous a été décrit. » (Ahmed et Muslim) 

    Abdulhah ibn Umar rapporte cette parole du Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui)

    « Si l’un de vous mange, qu’il mange avec sa main droite et s’il boit, il boit avec sa main droite, car le diable mange et boit avec sa main gauche. » (Muslim) 

    D’après Abu Hourayra, le Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui) a dit : 

    « Il n’y a pas de nouveau-né qui ne soit piqué par le diable jusqu’à ce qu’il pousse un cri à l’exception du fils de Marie et sa mère. » (Bukhari) 

    Abu Saïd al-Khudri rapporte ce hadith du Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui)

    « Si quelqu’un bâille, qu’il mette sa main sur sa bouche, sinon le diable rentre. » (Muslim) 

    D’après Qatada, le Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui) a dit : 

    « Le beau rêve est de Dieu et le cauchemar de Satan. Celui d’entre vous qui voit quelque chose qu’il déteste, il souffle trois fois à sa gauche et se protège contre le diable (réciter le verset de protection). Sa vision ne lui fait aucun mal . » (Bukhari et Muslim) 

    Safiya bint Houyay rapporte ce hadith du Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui)

    « le diable court comme le sang dans les veines de l’homme » (Bukhari et Muslim) 

    B- Preuves de l’existence de la sorcellerie ou de la magie : 
     

    Dans le Coran : 

    « Dis : Je cherche protection contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds. » 113.4 

    « Et les magiciens vinrent à Pharaon et disent : y aura-t-il une récompense pour nous , si nous sommes les vainqueurs ?...Ils ensorcelèrent les yeux des gens et les épouvantèrent, et viennent avec une puissante magie...Et les magiciens se jetèrent prosternés.3 7.113-120

    « Jette ce qu’il y a dans ta main droite ; cela dévorera ce qu’ils ont fabriqué. Ce qu’ils ont fabriqué n’est qu’une ruse de magicien ; et le magicien ne réussit pas où qu’il soit. » 20. 69 

    Le mot ‘‘magie’’ (ou sorcellerie) est cité 62 fois dans le Coran. 
    D’après Abû Houraya, le Prophète(s) a dit : 

    « Evitez les sept péchés majeurs : associer une divinité à Allah (Chirk), la sorcellerie, le meurtre sans raison juste, l’usure, le bien de l’orphelin, la désertion du combat pour la cause de Dieu, la diffamation (calomnie) des croyantes innocentes. » 

    « Qui souffle dans un nœud a ensorcelé et celui qui ensorcèle a associé ». En d’autres termes, le souffleur dans les nœuds est un sorcier et le sorcier est un associateur. 
    Méthode de l’objet personnel : 

    Le sorcier demande un mouchoir, une chemise ou un turban portant l’odeur ou la sueur du malade qu’il désire soigner. Il fait un nœud à l’extrémité, à environ 5 cm du bout de l’objet. Il sert l’objet dans sa main, puis il récite à haute voix une petite Sourate du Coran avant de faire à voix basse des incantations faisant appel au djinn. Il demande à ce dernier : Si le patient est atteint par les djinns, raccourcis l’objet (ce sera moins de 5 cm), s’il est atteint par le mauvais œil, rallonge-le (ce sera plus de 5 cm), s’il a besoin d’une intervention médicale, laisse l’objet tel qu’il est (5 cm). 

    Ensuite, il indique au malade ce qu’il en est en fonction de l’emplacement du nœud. 
     

     

    Traitement du mal de la sorcellerie : 
     

     

    Si Allah laisse faire, c’est-à-dire si la victime, pour une raison ou pour une autre, n’a pas la protection d’Allah, le sorcier peut au moyen de la magie faire beaucoup de mal. Il peut séparer deux conjoints, deux amis, un homme de son père, de sa mère, de son frère, de son associé, de ses études, de son travail, etc. Il peut même rendre quelqu’un malade, paresseux, muet, fou. Il peut saboter le mariage d’un homme, le rendre impuissant ou stérile, etc. 

    Il peut subitement transformer l’amour en haine. La femme, même très belle, devient laide aux yeux de son mari et inversement l’homme devient moche, méprisable aux yeux de sa femme. En fait, c’est le démon qui agit de la sorte pour pervertir la réalité. Chaque partie déteste ce que fait l’autre partie, même le bien qu’il ou elle fait n’est pas considéré comme tel. 

    Avant d’indiquer le traitement, il me paraît important de montrer par exemple le procédé de la séparation utilisé par le sorcier : 

    Une personne demande au sorcier de séparer un homme de son épouse. Le sorcier lui demande le nom de l’époux en question et le nom de sa mère, puis un objet personnel ( des mèches de cheveux ou un morceau de son habit). S’il ne peut pas le faire, le sorcier lui fabrique un sortilège dans l’eau et ordonne au postulant de le verser sur le chemin de la personne visée ou dans sa nourriture ou sa boisson. 
    Louange à Allah, Seigneur des mondes, que la prière et le salut soient sur le meilleur des Envoyés, notre Prophète Mohamed (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui), sur sa famille et sur ses compagnons. Celui qui observe notre situation actuelle y verra de nombreuses maladies que nous pouvons nommer des maladies contemporaines (c'est à dire qu'on en relève de très nombreux cas même si elles existaient auparavant). Ces maladies sont liées à l'éloignement de la voie divine droite qui consiste à s'accrocher au Livre d'Allah Sobhana Houwa Taâla et à la Sunna de Son Messager (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui)

    Parmi ces maladies, on trouve la sorcellerie, le mauvais oeil, la possession (il s'agit du Jinn ou génie qui s'en prend à l'homme) et les maladies psychologiques dont le remède réside dans l'attachement au Coran et à la Sunna, dans l'assiduité à lire les formules de rappel qui nous sont rapportées du Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui), ainsi que dans la bonne observance des valeurs islamiques et dans l'abandon de ce qui contrevient au Coran et à la Sunna. 



    Les recommandations (ou moyens de s'en protéger) auxquelles doit se tenir le Musulman sont : 

    * l'accomplissement constant de la prière en commun à l'heure. 
    Cela est obligatoire et la personne n'en est dispensée que pour une excuse valable, comme la maladie par exemple ou une contrainte. 

    La lecture du Coran, avec réflexion sur son sens, mise en pratique de ce qu'il ordonne, abandon de ce qu'il interdit, afin qu'il soit un argument en sa faveur auprès de son Seigneur et intercède pour lui le jour de la Résurrection, et enfin, mémorisation de certaines sourates (chapitres) selon ses capacités 

    Veiller au rappel d'Allah : Allah dit :"N'est ce pas au rappel d'Allah que s'apaisent les coeurs" (s13/v28) et fait partie de ce rappel ce qui se dit après la prière de l'aube et au coucher du soleil c'est à dire la lecture du verset de la Chaise Divine - ayatil Koursi - (s2/v255) et les trois dernières sourates du coran à trois reprises (Sourate 112 - la pureté / sourate 113 - L'aube / sourate 114 - Les Hommes)

     

     

     

    Définition d'as sihr

     
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